HISTORIQUE

Livre d'or

 

 

 

 

 

BERDER, un croquis en passant...

Après avoir quitté l'Anjou puis la Loire Atlantique tout enveloppée de brume, nous arrivions à BERDER un matin de mi-Janvier, dans une île éblouissante de lumière, au milieu d'un calme extraordinaire de douceur et d'apaisement. Au ciel, pas un nuage, dans les rochers, à l'abri, une chaleur d'été.

Par ci, par là, dans les pins, des tâches jaunes : c'est le piquant ajonc et le duveteux mimosa.

Le mimosa !... surprenante flore de BERDER ; à côté des arbustes et denses camélias dont les fleurs blanches et vermeilles se découpent avec vigueur et netteté dans le feuillage épais et sombre, jaillissent, haut dans le ciel, droites et élancées les branchas de mimosa porteuses de ces légères feuilles aux mille foliolas. Sur le fond gris bleu si fin qu'elles forment, ruisselle, dans le ruissellement du soleil, l'or des petites houppes impalpables et parfumées. Sur la plus haute branche, un oiseau gonfle sa gorge rousse pour chanter cette merveille que le regard ne peut épuiser, ni tout à fait comprendre... L'homme, aujourd'hui, fait d'un seul vol, 17 fois le tour de la Terre, mais il n'a pas encore fait le tour d'une boule de mimosa.

La nuit est venue... L'oiseau s'est tu, et par-dessus l'île, la lune trace un grand arc en plein centre, faisant de la mer son mouvant miroir d'argent.

Le vent aussi est venu : il souffle dur, aujourd'hui il est frais, mais au ciel brille encore l'astre de feu. La mer est nerveuse, elle se frange de blanc et scintille de lumière, pourtant une brume bleue enveloppe les lointains...

Contraste des températures... contraste des lignes et des couleurs...

L'olivier doux et pacifique se nourrit de la même terre que l'agressif ajonc : c'est l'oeuvre du Seigneur, en ses mains tout est harmonie, tout devient accueillant à l'homme.

Sur ce continent miniature, les paysages s'opposent en s'unissant : rudesse de la Bretagne et sourire du Midi. Le plantureux et sage potager voisine avec l'aridité de la roche hérissée d'ajoncs fous, la forêt entoure le champ, la douce prairie s'infléchit vers la mer, apaisant le sol tourmenté de granit. Fleurs sauvages de la lande bretonne et fleurs précieuses de jardin ont chacune leur secret de finesse... Le fragile champignon se réfugie dans l'humus moelleux, tandis que l'algue infatigable bat le rocher impassible.

Autour de l'île, criques déchiquetées par le flot, grèves de rochers en débris et plages de sable se partagent la côte. Et celle-ci, au calme à bâbord, est, à tribord, fustigée par l'un des plus grands courants du Golfe.

Mais la nuit à nouveau descend... le soleil si délicat en ses voiles roses du matin a, pour descendre, à l'horizon le soir des violences incendiaires magnifiques. Et, là-haut sur la Tour, un dernier contraste parfois nous saisit : le jour finissant à l'Occident éclaire encore le ciel jusqu'à la rencontre très marquée au-dessus de nos têtes du bleu sombre de la nuit montant de l'Orient. Intense impression de deux mondes...

La terre et le ciel.... unis dans l'infini... par la grâce de l'éternel Dieu d'Amour.

Et la lune va recommencer, au-dessus de l'île, sa course d'argent.


Extrait de "Historique de Berder".

 

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© Gwen Loriette - 2000/2003